Origine géographique et domestication du maïs :
conséquences sur sa biodiversité et son adaptation climatique
La connaissance de l'origine géographique du maïs est cruciale pour comprendre comment l'homme a pu le domestiquer et ensuite l'adapter sur une grande partie des terres cultivables mondiales.
En l'état actuel des connaissances archéologiques et génétiques, on situe la domestication du maïs, il y a 9 000 ans, dans la moyenne vallée du Rio Balsas, au milieu de la Sierra Madre del Sur, au Sud de Mexico. On trouve toujours dans cette zone l'ancêtre sauvage du maïs, la téosinte « zea mays parviglumis ».
Les décennies de polémiques sur les orignes du maïs sont maintenant éteintes grâce à l'apport de la génétique moderne (travaux de Doebley 1984).
La génétique de la téosinte, puis celle du maïs dans les différentes zone de son expansion actuelle, sont toujours en cours d'étude, Amérique et Europe sont les mieux connues, les résultats concernant l'Afrique et l'Asie commencent à sortir. Ces études permettent de visualiser les migrations multiples de la plante et aussi la façon dont l'homme à utilisé sa diversité génétique pour l'adapter à ses mouvements sur la planète.
Les faits majeurs sont la très haute variabilité génétique de la téosinte (dont 25 % ont été perdus au cours de la domestication) et surtout les conditions climatiques d'origine de la plante : zone tropicale 28° de latitude Nord, juste sous le tropique du Cancer, climat comportant un été humide et un hiver sec avec une pluviométrie de l'ordre de 1 500 mm par an et des températures modérées, entre 10 et 32 °C pendant la période de croissance pour une altitude autour de 1 500 m.
Conséquences agricoles majeures : les grands pays de culture du maïs sont des pays à été humide : Corn belt Américain, Chine, Brésil, Argentine, Afrique tropicale, Indonésie et le maïs dans le monde est une plante peu irriguée.
Le développement très ancien du maïs dans des zones à été sec s'est fait, dans un premier temps, par la mise au point de techniques d'irrigation : vallées irriguées et terrasses des Incas et de leurs prédécesseurs Nazca et Mochicas sur toute la côte Ouest de l'Amérique puis, récemment, irrigation intensive en Égypte et dans le Sud de l'Europe.
Cependant de grandes zones de culture semi-extensives, en été sec sans irrigation, se sont développées plus récemment grâce à la mécanisation de fermes de grandes surfaces : Afrique du Sud et Europe de l'Est (Hongrie, Ukraine, Russie) où la surface des cultures de maïs est en permanente augmentation.
La capacité historique du maïs à fonctionner en zone tropicale et en zone tempérée explique son grand développement mondial. Sa surface avoisine les 160 Millions d'ha soit plus d'un dixième de la surface cultivée mondiale. 70 Millions d'ha environ se trouvent dans la zone tropicale et 90 millions dans la zone tempérée maintenant majoritaire.