Le passage des variétés de pays aux
« hybrides F1 de lignées pures » dits « Hybrides »
La différence entre une variété de pays (= population de fécondation libre) et un « hybride », deux formes de variétés d'une même espèce, est difficile à expliquer au public car le mot hybride est mal utilisé et mal compris…
Une « variété de pays » ou « population » ou encore « variété de pollinisation libre », dans le cas d'une plante allogame comme le maïs, est essentiellement constituée d'hybrides, tous différents, résultant des fécondations aléatoires entre les plantes génétiquement différentes qui composent la population.
Ce que l'on appelle « Hybride F1 » et, le plus souvent, simplement « hybride », est le résultat de la fécondation de deux lignées pures de maïs. Comme le prédit la première loi de Mendel cet hybride F1 est homogène. Chaque plante est identique génétiquement quel que soit le nombre de descendants du croisement.
Par simplification, on utilise le terme « hybride » dans le langage courant au lieu de « hybride F1 de lignées pures » qui est le terme exact.
L'innovation de Shull et East, basée sur les lois de Mendel, tient dans la fabrication par l'homme de lignées pures de maïs. Elles sont obtenues en auto-fécondant manuellement des plantes issues des populations, pendant 5 à 8 générations selon le niveau de « pureté » souhaité.
Ces lignées pures sont combinées deux à deux et les meilleures combinaisons, parmi des milliers d'hybrides expérimentaux, sont utilisées comme variétés dites « commerciales », semées par les agriculteurs.
L'avantage considérable des hybrides F1 de maïs (rendement double et résistances aux stress et maladies uniformément améliorés) tient au fait que toutes les plantes de la variété possèdent un niveau d'hétérosis (ou "vigueur hybride") identique et très élevé, alors que dans une population l'hétérosis est répartie très irrégulièrement.
De plus, chaque plante exprime les caractères de résistance fixés dans ses parents, alors que, dans une population, une partie des plantes sont sensibles aux maladies, stress et accident physiologiques.
L'hybride F1 est homogène… mais bourré de biodiversité !
Malgré son aspect homogène un hybride F1 est « bourré de biodiversité » car ses deux parent sont très différents génétiquement. D'ailleurs cette homogénéité d'aspect est temporaire et disparaît à la génération suivante.
Finalement, si les agriculteurs ont abandonné leurs variétés anciennes (1950 à 1960 en Europe) c'est que les hybrides modernes leur apportait :
- un rendement très supérieur ;
- une meilleure résistance des plantes à la verse ;
- une meilleure tolérance au stress de sècheresse ;
- une meilleure résistance aux maladies.
Tout cela fait que le maïs actuel est la plante de grande culture la moins « traitée » (Index de Fréquence de Traitement IFT < 2).